L’Opéra Garnier est l’un des plus grands au monde (172m de long, 101 m de large pour une superficie de 11237m2) mais c’est surtout l’un des plus réputé !
Tour d’horizon de ce qu’il faut savoir sur cet opéra mythique : sa création, son histoire, son architecture, ses secrets mais aussi ses mystères !
Tout commence lorsque Napoléon III est victime d’une attaque d’anarchistes italiens à l’opéra Pelletier en 1858. L’attentat fait 8 morts et une dizaine de blessés. Si l’empereur l’a échappé belle, il décide, pour sa sécurité, de faire construire une nouvelle salle plus sûre.
Une architecture « Napoléon III »
171, c’est le nombre de candidats qui ont participé au concours pour construire cette nouvelle salle ! A la grande surprise de tous, c’est un architecte méconnu qui remporte le concours : il s’appelle Charles Garnier. Il est choisi pour son audace et son mélange de style éclectique et baroque. Une accumulation de style qui intrigue et impressionne! Très sceptique quant à ce design, l’impératrice Eugénie demande : « Qu’est-ce que ce style ? ». Charles Garnier plein d’aplomb lui répond : « C’est du Napoléon III !»
Pour réaliser ce joyau de l’architecture parisienne, Charles Garnier fait appel aux meilleurs artisans de l’époque ! 73 sculpteurs et 14 peintres ont été requis pour réaliser la façade de l’opéra, sans compter les mosaïstes ! A l’extérieur tout a été pensé afin qu’aucun arbre et aucun obstacle ne gâche la vue autour de l’opéra. Une véritable exception aux règles d’Haussmann !
A l’intérieur on admire les plafonds peints de Chagall et de Paul Baudry mais surtout l’escalier vertigineux qui possède 30 types de marbres différents.
Combien tout ceci a-t-il couté ? On estime le budget du Palais Garnier à plus de 29 millions de francs or.
La particularité de l’Opéra Garnier ? C’est le « pavillon de l’empereur »! Une installation qui assure à la fois sécurité et discrétion. Condition sine qua none pour Napoléon III suite au traumatisme de l’attentat qu’il a subi à l’opéra Pelletier. Situé rue Auber, ce pavillon possède une double rampe d’accès. Le but ? Que l’empereur et ses proches puissent accéder au bâtiment sans descendre de leur carrosse ! Le comble est qu’il n’a jamais pu l’utiliser. En effet il meurt en exil avant même de voir la fin de la construction. Aujourd’hui cet accès est donc réservé au président de la République.
Une inauguration bien particulière…
Après toutes les péripéties de la construction : site marécageux, guerre prussienne, arrêt des travaux, incendie … L’opéra Garnier est enfin inauguré en 1875. Une inauguration bien particulière car elle a eu lieu sans son commanditaire Napoléon III (R.I.P.). Son architecte quant à lui, a été « oublié » ! En effet, Charles Garnier ne faisait même pas partie de la liste des personnes invitées à l’évènement… Il a donc du payer sa place pour assister à l’inauguration de son propre opéra ! Il s’est donc retrouvé dans une loge de seconde classe. Le comble! S’agit-il d’un simple oubli ou d’une étourderie calculée ? Beaucoup accusait Charles Garnier d’avoir servi l’ancien Empire. Possible donc qu’il ait été mis de côté intentionnellement…
Une scène en pente !
Tout est dans la démesure à l’Opéra Garnier. Sa gigantesque scène pourrait contenir l’arc de triomphe (oui rien que ça !) ! Inspiré des scènes à l’Italienne, Charles Garnier incline la scène de 5% vers les spectateurs. Qu’est ce que ça veut dire ? Tout simplement qu’entre l’arrière de la scène et l’avant il y a une différence d’un mètre ! Cette inclinaison du plateau permet d’offrir une meilleure visibilité aux spectateurs.
A l’abordage !
Pour construire l’opéra, Charles Garnier puisé son inspiration bien aussi des scènes italiennes que du grand théâtre de Bordeaux. Mais son inspiration la plus originale est certainement celle du monde de la marine ! Tout le système de mouvement des décors reprend des techniques de la marine: roues en bois, cordages, poulies… Quoi de plus naturel donc que d’embaucher des marins de passage à Paris pour manipuler ce système ? Entre deux voyages, ils étaient recrutés comme techniciens pour les représentations ! Et qui dit marin dit eau…
Un lac souterrain !
Dès le début de sa construction le palais Garnier est en mauvaise posture : il est sur un site marécageux. Pendant 7 mois les pompes à eau tentent, en vain, d’assécher les fondations. Charles Garnier ne se laisse pas abattre pour autant ! Rusé, il transforme l’eau, son ennemi, en un allié solide. Il décide alors d’inonder la cuve pour contrebalancer l’avancée des eaux ! C’est ainsi qu’est né le lac. Pas le lac des cygnes mais le lac de l’Opéra Garnier !
Situé à 11m de profondeur, le lac souterrain renferme près de 2000 tonnes d’eau ! A l’époque il est courant que les salles de théâtre et d’opéras prennent feu, à l’image de l’opéra Pelletier (vous vous rappelez?), celui où Napoléon s’est fait attaquer en 1873. Son incendie accélérera la construction de l’Opéra Garnier. C’est pourquoi disposer d’un réservoir d’eau sur place, est un moyen de se prémunir en cas de feu. Aujourd’hui toujours présent, ce réservoir sert aux pompiers de l’Opéra pour s’entrainer et à une colonie de carpes qui y a élu domicile ! Selon la légende, c’est dans ce labyrinthe souterrain que se cacherait le fameux fantôme de l’Opéra…
Un fantôme à l’opéra ?
Qui n’a jamais entendu parler du fantôme de l’Opéra ? Popularisé par Gaston Leroux en 1910, dans son roman éponyme, son histoire se déroule ici, à l’Opéra Garnier. Fiction ou réalité? Ce qui est sûr c’est que l’écrivain s’est inspiré de faits réels intrigants…
Tout commence le 28 Octobre 1873 lors du terrible incendie de l’opéra Pelletier (oui encore lui !). Dans les flammes, le pianiste prodige Ernest perd sa fiancée, une ballerine prometteuse. Défiguré et accablé par le chagrin, le jeune homme trouve refuge dans les souterrains de l’Opéra Garnier alors en construction. S’ensuit alors une série d’événements tragiques.
Le 20 mai 1896, le lustre de la grande salle se décroche, faisant de nombreux blessés mais tuant qu’un seul spectateur. La spectatrice assise à la place n°13… Puis c’est au tour d’un machiniste d’être retrouvé pendu. On pourrait croire au suicide, mais aucune corde n’est retrouvée ! Pire encore, les directeurs de l’Opéra sont victimes d’un curieux chantage. Chaque mois, ils doivent verser 20 000 francs à un anonyme et lui réserver la loge n°5 sous peine de représailles. Aujourd’hui, on peut toujours voir la plaque « fantôme de l’Opéra » sur la porte de la loge. De quoi encore alimenter cette célèbre légende parisienne…
Les triskaïdékaphobes (ceux qui on peur du chiffre 13), prenez garde. L’Opéra Garnier ne risque pas de vous rassurer :
– il est la 13ème théâtre à accueillir l’Opéra de Paris
– Le fantôme de l’Opéra prend vie en 1873 (mille huit cent soixante treize)
– La spectatrice tuée par un lustre était assise sur le siège n°13
– Un jour, un « petit rat » de l’opéra serait tombé d’une galerie et son corps aurait atterri directement sur la 13ème marche du grand escalier….
– Bien évidemment il n’y a pas de loge 13
Mythe ou réalité? Une seule solution, le visiter pour vous faire votre propre avis!